Exposition réalisée par la Cinémathèque française et Magnum Photos
A l’occasion des 60 ans de Magnum Photos, dix photographes de l’agence ont réalisé une création originale en résonance avec l’œuvre d’un cinéaste : évocation d’un univers, confrontation des regards, en miroir, en écho ou en opposition.
du 4 avril au 30 juillet 2007
Abbas / Paisà Roberto Rossellini,
Antoine d’Agata / Aka Ana
Bruce Gilden / Le film noir américain,
Harry Gruyaert / Michelangelo Antonioni
Gilles Peress / Repérages Alain Resnais
Gueorgui Pinkhassov / Andrei Tarkovski
Mark Power / L’Amateur Krzysztof Kieslowski
Alec Soth /Au fil du temps Wim Wenders
Donovan Wylie / Elephant Alan Clarke
Patrick Zachmann / Le cinéma shanghaïen des années 30
« L'image d'après », c'est ainsi qu'Henri Cartier-Bresson définit le cinéma. Selon Henri Cartier-Bresson, le cinéma c'est toujours ce qui vient après : moins l'image vue ou projetée sur un écran, que celle qui lui succède, prise dans le défilement.
Le cinéma peut-il être, a contrario, “l'image d'avant”, c'est-à-dire celle qui inspire le photographe dans la capture du réel ? Comment le cinéma s'immisce-t-il dans l'imaginaire d'un photographe ? Quelle part de rêve, de fantasme, d'obsession, le photographe projette-t-il sur le monde ?
A l'occasion des 60 ans de Magnum Photos en 2007, nous avons interrogé dix photographes de cette agence, appartenant à plusieurs générations et représentatifs de divers courants qui traversent aujourd'hui la photographie documentaire. Ils nous révèlent comment un réalisateur, un film, ou un plan a laissé une empreinte dans le labyrinthe de leur psyché. Et comment cette empreinte a marqué à son tour leur travail. Assumer l'héritage d'un autre regard, mieux : le revendiquer. Des images mouvantes, enfouies en eux, vont se superposer au film de la vie : une manière de cadrer ce qui advient, « sous influence ».
Passages, infiltrations, superpositions entre les deux médiums. Le cinéma crée l'illusion du réel pour que le spectateur ne doute pas de sa vraisemblance. La photographie s'appuie sur l'imaginaire pour rétablir la vérité du vécu. Se placer à la frontière du vrai et du faux, du certain et de l'incertain, du juste et du non juste. Ultime issue pour dire une réalité mouvante, qui se dérobe, où on ne peut pas refaire de prise.
« Nous savons que sous l'image révélée, il en existe une autre, plus fidèle à la réalité, et sous cette autre, une autre encore et ainsi de suite. Jusqu'à l'image de la réalité absolue, mystérieuse, que personne ne verra jamais ». (Michelangelo Antonioni)
Diane Dufour et Serge Toubiana
Commissaires de l'exposition
http://www.cinematheque.fr
La Cinémathèque française
51, rue de Bercy – 75012 Paris,
Métro Bercy (lignes 6 et 14),
Bus 24, 67, 87.
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